Une nouvelle flottille humanitaire internationale a pris la mer pour briser le siège quasi total de Gaza, après l'interception par le régime israélien de la Global Sumud Flotilla, destinée à acheminer de l'aide aux Gazaouis en proie à la guerre et à la famine.
La flottille de 10 bateaux a quitté les côtes italiennes et espagnoles entre le 25 et le 27 septembre, a rapporté, vendredi 3 octobre, Drop Site News, un média d'investigation américain.
La flottille, a-t-il précisé, est lancée par la Freedom Flotilla Coalition (FFC), qui organise de tels convois à destination de Gaza depuis 2010, en collaboration avec l'organisation locale Thousand Madleens to Gaza (TMTG), baptisée du nom d’un navire humanitaire à destination de Gaza qui a été pris pour cible par le régime israélien en juin.
Elle rassemble près de 70 personnes de plus de 20 pays, dont des parlementaires et des élus d'Irlande, de Belgique, d'Espagne, du Danemark, de France et des États-Unis.
Un nouveau navire défie le black-out médiatique israélien
En route, la flottille a été rejointe par le Conscience, un navire imposant parti d'Otrante, en Italie, le 30 septembre, avec à son bord 80 personnes, dont des journalistes internationaux, du personnel médical et plusieurs médecins palestiniens volontaires ayant travaillé à Gaza.
« Depuis près de deux ans, l'occupation israélienne illégale empêche les journalistes internationaux d'entrer à Gaza, créant l'un des black-outs de la presse les plus dangereux de l'histoire moderne », a déclaré la FFC. « Ce bateau est notre défi à ce silence.»
Le rapport de Drop Site News fait suite à l'interception par le régime sioniste du dernier navire de la Global Sumud Flotilla, partie de Barcelone à la fin du mois dernier pour contester ce que les groupes de défense des droits de l’homme ont condamné comme l'un des blocus les plus sévères et les plus inhumains au monde.
Décrite comme la plus grande opération maritime de ce type depuis des décennies, la flottille avait rassemblé des délégations représentant au moins 44 pays différents.
Cette série d'interceptions a entraîné une condamnation internationale généralisée.
Un ministre israélien qualifie les militants de la GSF de « terroristes »
Vendredi également, Drop Site News a cité Adala, une association de défense des droits de l’homme basée à Haïfa, qui a énuméré les violations commises par le régime sioniste contre les militants de la GSF.
Après avoir été arrêtés dans les eaux internationales, les participants « ont été contraints de s'agenouiller, les mains liées, pendant au moins cinq heures, après que certains d'entre eux ont scandé « Palestine libre », a rapporté l'association.
Au port occupé d'Ashdod, au moins 331 militants ont été auditionnés par les responsables israéliens de l'immigration, a-t-elle ajouté.
Adalah a condamné le traitement réservé aux détenus par le régime israélien, le qualifiant d'illégal, d'humiliant et de systématiquement abusif.
L'association a souligné que le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben-Gvir perturbait les visites des avocats, tandis que les participants étaient filmés.
Le média a publié une vidéo sur X, montrant Ben-Gvir s'adressant aux détenus de manière dégradante et les qualifiant de « terroristes ».
⚠️ 🇵🇸 Un ministre israélien insulte et humilie les militants de la flottille Sumud, parmi lesquels des députés français pic.twitter.com/pTt3WdT5HN
— Press TV Français (@fr_presstv) October 3, 2025
Israël a refusé aux détenus l'accès à l'eau, aux médicaments et une défense légale, leurs avocats ayant été exclus des audiences qui ont débuté sans représentation, a indiqué l'organisation.
Transférés d'Ashdod à la prison de Ktzi'ot, les participants ont par la suite fait état de menaces et de harcèlement.
Adalah a souligné que l'ensemble du processus violait le droit international, qualifiant l'interception navale d'« enlèvement » et le blocus lui-même « d'acte illégal de punition collective et de génocide ».
L'organisation a exigé la libération des militants, la responsabilité du régime et la restitution des biens et des fournitures d'aide confisqués.
Ces événements surviennent alors que le régime israélien continue d'utiliser le siège comme une arme pour affamer les Gazaouis depuis qu’il a lancé sa guerre génocidaire contre le territoire palestinien en octobre 2023.
Le régime de Tel-Aviv a fait recours à une combinaison de bombardements et de famine pour tuer près de 66 300 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.